Mes recherches dans les archives siciliennes mises en ligne sur FamilySearch.org, grandement facilitées par la présence de tables comme je l’expliquerai dans un prochain article, m’ont permis en quelque mois de trouver 388 de mes ancêtres paternels siciliens originaires du golfe de Castellammare, à l’ouest de Palerme.
J’ai décidé de décrire ici le système géographique correspondant, avec la méthode utilisée pour le système Tours et les bords du Cher.
Ou ?
Le système, en l’état actuel des connaissances, comporte la commune d’Alcamo, dans la province de Trapani (TP) et celles de Balestrate, Carini, Cinisi, Partinico et Terrasini, dans la province de Palermo (PA). Toutes ces communes bordent le golfe de Castellammare, qui s’étend à l’ouest de Palerme entre le Cap San Vito (San Vito Lo Capo, TP) et la Pointe de l’Homme Mort (Carini, PA).
Le schéma ci-dessus permet de situer le système par rapport à l’organisation administrative actuelle de l’Italie.
Quand ?
Le système est occupé par nos ancêtres de manière attestée depuis le XVIIe siècle (1673). Nos derniers ancêtres à avoir occupé le système sont partis au début du XXe siècle (1902), soit une présence attestée d’au moins 230 ans. Ces « derniers » ancêtres appartenaient à deux branches différentes, l’une venant de Balestrate, l’autre d’Alcamo. Il s’agissait de deux grands-parents de mon père.
La branche d’Alcamo n’a pas encore été explorée faute de sources en ligne concernant la province de Trapani. Celle de Balestrate provient, plus on remonte dans le temps, de l’est du golfe. Il semblerait en effet que les paroisses aient créées progressivement à partir d’écarts des paroisses existantes, en progressant vers l’ouest : Carini puis Cinisi puis Terrasini et enfin Balestrate, sans doute suivant un effet de diffusion de l’agglomération de Palerme.
L’occupation du système par nos ancêtres est attestée de 1673 à 1902. Elle est sans doute bien antérieure, au moins à Carini et Alcamo.
Qui ?
En l’état actuel des connaissances, 388 de nos ancêtres sont liés au système, sur 10 générations. Au fil du temps, certaines branches ont rejoint le système à partir d’autres régions de la Sicile, et notamment de Palerme et Corleone (PA), toutes deux situées à 40 km vers l’est. D’autres origines plus lointaines et plus surprenantes sont à noter, telles que Bivona (AG) et Mazzarino (CL), au centre de l’île, ou Castelvetrano (TP), au sud-ouest.
En quittant le système, mes deux arrières-grands-parents paternels sont partis en Tunisie, où ils se sont installés à la marina de Tunis, La Goulette, et où leurs enfants, mes grands-parents, se sont mariés au milieu du XXe siècle.
Ce schéma illustre les interactions entre le système et d’autres lieux et systèmes au fil du temps. Certains déplacements « entrants » sont proximaux, venant de Palerme, Corleone et Castelvetrano, d’autres plus éloignés.
Les patronymes rencontrés dans le système apparaissent dans le nuage de mots ci-dessous, élaboré avec l’application internet WordItOut.
Certains patronymes se retrouvent – avec des variantes – dans plusieurs branches de mon ascendance, en particulier :
- PALAZZOLO, patronyme très courant localement, dans 6 branches,
- BOMMARITO/BONMARITO, dans 6 branches également,
- ZAPPA, dans 4 branches,
- GUSMANO/CUSUMANO/CUSMANO, dans 4 branches,
- AIELLO/AJELLO, dans 4 branches.
Zones d’interaction et d’adhérence
Enfin, une approche géographique montre que le système a une zone d’interaction (dans laquelle se passait probablement la majeure partie des déplacements de nos ancêtres) ouverte sur un large périmètre incluant la capitale, Palerme. La zone d’adhérence (lieux à portée d’un déplacement quotidien, qui viendraient s’adjoindre au système si des ancêtres en étaient originaires) est contrainte notamment par le relief accidenté qui entoure la plaine en arrière du golfe. Elle englobe notamment les villes de Castellammare (del Golfo, TP), de Calatafimi(-Segesta, TP), Borgetto (PA) et Monreale (PA), identifiées sur une carte de 1830.
Nota : Le fond de carte ci-dessus est une « Carte routière de la Sicile » dessinée par le Comte Fédor de KARACZAY pour le Guide du voyageur en Sicile, trouvée sur Gallica à partir de ressources relayées sur la page relative à la Sicile de Lexilogos. Les traitements graphiques ont été réalisés avec le logiciel de dessin vectoriel Inkscape.
Je pense être capable de poursuivre ce travail en explorant les registres de Carini, qui remontent plus loin dans le temps. Et surtout, j’espère pouvoir approfondir un jour prochain mes recherches dans la branche d’Alcamo, qui est en fait ma branche patronymique, bloquée pour l’instant à la fin du XIXe siècle.
Mais ceci est une autre histoire…